L’exposition Cook Book
Depuis le temps que j’avais repéré l’affiche de l’exposition Cook Book dans le métro, et depuis le temps que j’avais prévu d’y aller… eh bien j’aurais mieux fait de m’en tenir là.Cette exposition était d’un ennui !
Je passe le fait que pour se rendre au Palais des Beaux Arts de Paris en décembre il faut réussir à se frayer un chemin à travers le marché de Noël de Saint-Germain-des-Prés. Je passe le fait que le Palais des Beaux Arts soit dans un état de déconfiture totale, avec des murs qui s’effondrent et des paravents en bois en guise de cache-misère. Je passe aussi le fait que la personne à l’accueil soit totalement à l’ouest. Ceci dit, elle m’a comptée le tarif étudiant alors que ma carte n’est plus valide, donc je freine mes critiques.
L’exposition Cook Book s’étend sur deux étages : au rez-de-chaussée les oeuvres contemporaines, et à l’étage les oeuvres plus anciennes. Personnellement je n’ai vu d’oeuvre ni sur un étage ni sur un autre. Certes de grands chefs ont collaboré sur cette exposition, puisqu’on retrouve de grands noms comme Yannick Alleno ou encore Alain Passard. Mais pour le coup ils ont plus de talent dans une cuisine que dans un musée. Ça tombe bien…
L’objectif de l’exposition Cook Book est de faire un parallèle entre l’art culinaire et l’art graphique. Il s’agit de démontrer que la démarche du chef de cuisine est la même que la création de l’artiste (peintre, photographe).
J’ai fait le tour de l’exposition, assez vite pour canaliser ma déception et mon agacement; mais assez lentement pour rentabiliser le billet d’entrée (ça ne vaut même pas un demi-tarif !).
J’ai quand même retenu quelques passages assez intéressants :
– une proposition de menu de la semaine atypique. Chaque jour est symbolisé par une couleur, à travers une assiette monochrome. Par exemple, le vendredi c’est le blanc avec une assiette de riz, du cabillaud, un verre de lait et du fromage blanc en dessert. Le régime de demain ? Personnellement à ce rythme-là le régime vient du jeûne…
– une mise en scène sensorielle, où il nous est proposé deux assiettes identiques à la vue, mais totalement différentes en réalité car l’une est sucrée et l’autre salée. Par exemple, la tomate peut aussi bien se déguster salée en entrée avec de la mozzarella par exemple, et en sucré sous forme de sorbet ou de confiture (Qui a dit beurk ?). Les deux assiettes se distinguent donc par d’autres sens que la vue: ici l’odorat. Ce concept s’appelle « Twins », et le premier restaurant multi-sensoriel s’appelle Ultraviolet et se situe à Shanghai.
– la sensorialité se poursuit avec une transposition étonnante: on entend dans un casque un bruit cataclysmique, effrayant comme un énorme tremblement de terre. Alors qu’il s’agit simplement du craquement d’une meringue ! J’ai bien aimé le changement d’échelle au service de la sensation gustative.
Cela me rappelle les propos du directeur du concept-restaurant Dans le Noir, que j’avais interrogé lors de mon mémoire. Pour rappel, Dans le Noir est un restaurant où les clients mangent dans l’obscurité totale et sont servis par un personnel malvoyant. Selon lui, il faut faire appel à la totalité de nos sens pour bien apprécier un plat. En effet souvent la vue biaise le plaisir du repas, au détriment du goût.
Au fait, je vous avais dit que j’ai fait une dégustation d’insectes récemment ? On est exactement dans le même cas de figure. Huuum !
Cook Book, c’est l’exposition qui vous donne envie de boycotter les musées pour cuisiner tranquillement chez soi !