Dîner de validation La Belle Assiette #1
Jeudi dernier, j’ai eu le plaisir de faire partie d’un jury de validation pour le site internet La Belle Assiette. La Belle Assiette est une start-up qui permet de réserver un chef à domicile via une réservation en ligne. Ces chefs sont avant tout des amateurs passionnés de cuisine, aussi avant de pouvoir proposer leurs services en tant que professionnel, il leur faut une accréditation par le site La Belle Assiette. Et c’est là que j’interviens !
La Belle Assiette propose à un jury de 8 à 10 personnes de tester son concept, dans plusieurs villes de France. Voilà un moment que je scrutais les annonces, et il y a deux semaines, enfin je trouve une offre pour Paris. Je m’inscris donc, en tant que blogueuse, ce qui me permet d’assister gratuitement à ce dîner, au lieu de 15€ habituellement.
Le dîner a lieu chez un particulier, dit hôte, un peu comme dans « Un dîner presque parfait ». Ce soir-là, j’ai été chaleureusement accueillie dans un bel appartement dans le 18ème arrondissement de Paris, à deux pas du Sacré-Coeur. Après de brèves présentations, nous nous sommes attablés autour d’une nappe rouge vif, très bien présentée.
Si nous autres convives étions plutôt détendus, il en était tout différemment du côté de la cuisine : le chef Nerwin Guzman était très affairé à la confection du menu, et en l’occurrence de l’amuse-bouche; j’ai nommé le Gaspacho de Tomate et Fraises et sa fleur de bourrache !
Quid de ce menu de chef ? Il était indiqué en amont du dîner, pour nous mettre l’eau à la bouche :
Amuse-bouche : Gazpacho de Tomate et Fraises
Entrée : Tartare de Saumon et son Avocat Passionné
Plat : Veau confit à la lavande, écrasé de pomme de terre ratte à l’huile d’olive, légumes d’été
Dessert : Poire Belle Hélène à ma façon
L’amuse-bouche était juste divin. C’est le met que j’ai préféré de loin dans tout le repas. Le chef a choisi de le servir dans une verrine, avec une paille.
Ce que j’ai vraiment apprécié, c’est le storytelling du chef à chaque plat. Avec son joli accent vénézuélien, Nerwin Guzman nous a raconté comment il a été inspiré pour réaliser telle ou telle recette. Par exemple le gazpacho tire ses origines dans la cuisine hispanique. En revanche le veau confit à la lavande est une recette aux influences anglo-saxones, et la lavande ne pousse évidemment pas en Amérique du Sud.
Si je suis tombée amoureuse de l’amuse-bouche sucré-salé grâce à sa pointe de gingembre et de tabasco délicatement relevés au vinaigre balsamique, j’ai été nettement moins séduite par l’entrée. Selon moi, le duo saumon et avocat est une valeur sûre, et c’est bien le problème. J’aurais aimé une prise de risque, tout comme j’avais proposé ma version avec avocat et piment d’espelette, ou encore tartare de saumon surmonté d’une émulsion de chèvre frais et œufs de lump, et sa madeleine citron-pavot (voir mon dîner Un Jour Un Chef). Je comptais beaucoup sur l’acidité du fruit de la passion, un fruit que j’aime énormément; malheureusement j’ai trouvé le saumon trop « gras », en trop grande quantité, pas assez froid, et pas assez en adéquation avec les grains de passion.
Quand le plat est arrivé, j’ai été tout de suite ravie par le dressage de l’assiette, avec les carottes debout comme un petit jardin. J’avoue que j’imaginais plutôt des légumes du soleil comme de l’aubergine ou de la courgette, au lieu de la carotte qui me fait penser directement à des plats en sauce type bœuf bourguignon ou petit salé aux lentilles que l’on mange en hiver. Je reconnais toutefois que le goût était bien là.
Bien qu’un peu simple, le dessert était pour moi une véritable oeuvre d’art. Quel dressage fin, délicat, romantique ..! Cela ne m’étonne pas de Nerwin Guzman, car l’on pouvait voir dans son regard une certaine sensibilité vis-à-vis de sa cuisine, de ses arrangements. On retrouve dans l’assiette du dessert les fameux points de sauce, qui ont rendu Noémie Honiat si célèbre. A savoir que cette technique a en fait été introduite par Frédéric Anton, nous a appris le chef. Voilà pour la petite histoire. La poire n’était pas trop forte en chocolat, ce qui permettait de retrouver vraiment le goût du fruit : une fraîcheur bienvenue, après un repas lourd (entre le saumon, l’avocat, le veau, l’écrasé de pomme de terre).
En conclusion, le concept de La Belle Assiette est selon moi très bien trouvé. Il permet d’ouvrir à des particuliers passionnés de cuisine les portes de la reconnaissance professionnelle. A noter que la prestation d’un chef LBA peut aller de 24€ par convive à plus de 200€ par convive ! Je peut dire que j’ai été gâtée de me régaler à moindre frais, et surtout dans une ambiance agréable. Je souhaite bon vent au chef Nerwin Guzman !
Ah, et une petite suggestion de la part des jurés à destination de la Belle Assiette : une amélioration à envisager pour rendre le repas encore plus agréable serait de prévoir une petite playlist musicale sympa (et pourquoi pas en accord avec le menu, mais ça c’est un autre métier) à proposer à l’hôte, pour détendre l’atmosphère et éveiller les sens… (merci)
>>> COMMANDEZ chez La Belle Assiette <<<
Edit : mon second dîner de validation ici.