Digital Food Club #16
Déjà la seizième édition du Digital Food Club ! Et dire que nous n’étions pas plus d’une trentaine lors des premières sessions en 2013. C’est dingue. Bravo au collectif foodtech initié à l’époque par Jérôme Seillier puis pris en main par Jérémie Prouteau et Matthieu Vincent, les fondateurs de WeCook.
Au-delà du réseautage et de l’analyse des tendances food, le Digital Food Lab propose désormais un service de conseil au start-ups. Il s’agit d’un programme d’accompagnement des porteurs de projet dans leur définition stratégique : levée de fonds, rencontre avec des partenaires (industriels, business angels, …).
Hier soir la première intervention du Digital Food Lab de l’année 2017 s’est tenu dans les prestigieux locaux de l’université Paris Dauphine. Nous étions en effet invités par l’incubateur de l’université.
Commençons par un rapide topo sur l’offre incubateur proposé par Paris Dauphine.
- Tout d’abord le programme « D-start » aide les étudiants à travailler sur leur projet (en plus de leur parcours universitaire) et ainsi passer de l’idée à l’action. À date, le programme « D-start » a permis de lever 2,1 millions d’euros et recense déjà 15 entreprises immatriculées.
- Ensuite, le programme « D-incubateur » accompagne des start-ups dont au moins un des membres est diplômé de Dauphine. Depuis 5 ans, ce programme propose aussi bien des espaces de co-working que du coaching stratégique, tout en proposant des solutions de financement avantageuses pouvant aller jusqu’à 40 000€. Les secteurs de start-ups en vogue ces dernières années ? La data et la foodtech.
Le Digital Food Lab a justement entrepris de lister quelques tendances food sur 2017 et les 3 prochaines années :
- la transparence des ingrédients. Tendance majoritairement portée par de petites marques.
- la traçabilité des produits « blockchain ». Le plus gros distributeur mondial, WallMart, teste actuellement le suivi de produits sur 2 références. Il sera à l’avenir plus facile de retirer un produit du circuit de distribution en cas de risque sanitaire avéré.
- les protéines végétales pour non seulement donner le goût de n’importe quel produit (burger, steak, …) à partir d’une simple molécule, mais également de répondre potentiellement à la problématique écologique évidente qui est : comment nourrir 9 milliards d’hommes sur Terre avec les ressources actuelles ?
- le coaching alimentaire
- les « nutrigenomics » autrement dit l’analyse de notre ADN nous savoir quels sont les modes alimentaires qui nous conviennent
- les substituts de repas, encore pour répondre à la demande alimentaire mondiale.
- l’impression 3D appliquée à la food comme par exemple la création de petits biscuits en série et en un temps record
- la livraison ultra-personnalisée. Par exemple un service permettant de se faire livrer chez soi exclusivement des repas sans gluten. On pourrait imaginer un Frichti spécialement pour les diabétiques, etc.
Passons sans plus attendre aux traditionnels pitchs des start-ups ! Le format est toujours le même (10″ de présentation avec support Power Point, et 10″ de questions-réponses) mais les projets sont tous différents !
1-APPIE
Les fondateurs de la start-up APPIE sont ni plus ni moins des amis rencontrés sur les bancs de Dauphine. Ils se cassaient la tête pour trouver une idée de business, quand leur regard s’est tourné vers cette petite bouteille en verre sur la table basse. Une bouteille à l’aspect vieillotte, mais quel potentiel ! C’est à partir de là que les membres de APPIE se sont mis en tête de lifter l’image du cidre !
Le marché du cidre en France est très concentré et innove assez peu. D’ailleurs, il n’y a qu’un seul moment dans l’année où nous consommons véritablement cette boisson :
- l’Epifanie (avec la galette)
- la Chandeleur (avec les crêpes).
Nous avons tous en tête les deux leaders du secteur : Loïc Raison et Écusson. Il faut savoir que ce marché est 6 fois plus dynamique à l’étranger, notamment au Royaume-Uni. Il y a donc un potentiel énorme !
Sans surprise, le fondateur d’APPIE nous raconte avec bienveillance comment il a rencontré Hervé son petit producteur de cidre partenaire. Le cidre APPIE est produit à seulement 70 km de Paris. Je trouve un peu dommage de devoir préciser, pour des raisons purement marketing, que le cidre est (naturellement) sans gluten, mais apparemment cet argument fait mouche auprès des clients. On en profite pour préciser que le cidre est moins calorique et moins alcoolisé que du champagne ou de la bière par exemple.
Le fondateur d’APPIE décrit ensuite comment ils se sont positionnés sur une cible CSP++ avec une image bobo-trendy du cidre APPIE. Il n’y a qu’à voir les circuits de distribution que la marque exploite, en plus des circuits hors-foyers classiques : La Grande Epicerie de Paris, le fameux Mama Shelter, ou encore le vertigineux Perchoir.
Actuellement, la gamme APPIE se compose de 4 références :
- brut
- brut + miel des toits de Paris
- poiré
- extra-brut.
A boire très frais !
2-ELKO
L’idée de la start-up EKLO créé par des anciens de Dauphine est de faire pousser des fruits et légumes hors sol, en intérieur. La start-up propose une structure dite d’aquaponie (à ne pas confondre avec l’hydroponie qui elle utilise des produits chimiques).
Devinez qui vit dans l’eau qui alimente les plants ? Des petits poissons !
A savoir que la structure EKLO est soucieuse des contraintes écologiques et économiques : elle consomme 90% moins d’eau et d’électricité qu’une logique économique traditionnelle. Et cerise sur le gâteau, les plants poussent 4 fois plus vite qu’en exploitation traditionnelle au sol.
Le souhait d’EKLO est que d’ici 5 ans, toutes les entreprises soient équipées de cette structure, et 10 ans pour l’équipement des ménages. J’avoue que le meuble est élégant avec sa structure en bois et ses leds colorées : un vrai travail d’architecte !
L’avantage est également la possibilité de varier les plantations, voir de cultiver sans contrainte de saison : fruits, légumes, herbes aromatiques, drogue. Au niveau de la récolte elle s’élève à 20 kg/mois, de quoi nourrir un régiment de végétariens !
Au niveau du prix, comptez deux offres :
- pour les particuliers en DIY : 1100€ pour la plus grosse structure à entretenir chez soi
- pour les entreprises : abonnement de 150€/mois entretien inclus. Quoi de plus ludique pour les employés ? En tout cas moi je rêverais d’avoir ça dans ma cafétéria !
3-DigiFood
Je vous le dis de suite : c’est mon petit coup de cœur d’hier !
DigiFood est cette start-up dont on a beaucoup parlé notamment lors de l’Euro 2016. Grâce à DigiFood, plus besoin de vous lever de votre siège lorsque vous êtes confortablement (ou pas) installé à un
- spectacle
- concert
- match de football
- etc.
En effet, la start-up a établi un partenariat avec les restaurateurs des salles de concert / spectacles etc. pour que les spectateurs se fassent livrer directement leur collation.
Deux possibilités :
- ou bien un serveur apporte la commande au siège du spectateur si les places sont numérotées. Le temps de livraison estimé est de 4 minutes : un record !
- ou bien c’est au client de venir chercher sa commande déjà prête au comptoir du restaurant ou de la buvette selon l’endroit. Avouez que c’est quand même plus pratique de se faire servir que d’enjamber la foule au moment de l’entracte !
La commande se fait en 5 clics, c’est tellement simple qu’on observe d’excellents retours marketing : les clients commandent plus et plus souvent. Le panier moyen via l’application est de 20€ contre 5€ en physique. DigiFood a été créé il y a seulement 18 mois, mais a déjà couverts 250 événements (majoritairement sportifs) et plus de 15 000 commandes.
Un chiffre intéressant : savez-vous que lors de le dernier match au Stade de France, l’application a recensé 1 commande toutes les 10 secondes ! C’est une excellente nouvelle non seulement du côté des restaurateurs qui voient leurs ventes croître, que du côté des clients qui peuvent manger et boire à l’aise, et enfin du côté de l’entreprise DigiFood qui prend au passage 15 à 20% du CA réalisé.
Sur la partie plus technique, DigiFood propose 3 modèles d’intégration :
- application marketplace classique brandée DigiFood
- application marque blanche au nom du prestataire
- intégration d’un module de réservation sur une application déjà existante.
Actuellement, l’équipe compte une dizaine de collaborateurs, mais ce chiffre sera amené à grossir assez vite ! A vos candidatures, et pensez à DigiFood lors de vos prochaines sorties !
4-CTropFood
La quatrième et dernière start-up à pitcher est un jeu vidéo un peu particulier, puisqu’il cible les enfants en 6 et 10 ans dans la quête du « bien manger ». Partant du constat que bien manger n’est pas si simple (aujourd’hui le temps moyen de repas est de seulement 18 minutes) et de la tendance des jeunes enfants à jouer aux jeux vidéo, CTropFood a mis au point une plateforme ludique destinée à faire changer de comportement alimentaire des enfants par le jeu.
Le fondateur nous explique que les messages de santé véhiculés par les politiques ne fonctionnent pas, or son premier jeu, sorti il y a tout juste un mois, a été labellisé par le programme national de l’alimentation… Concrètement, la plateforme met en scène un personnage type gentil monstre appelé Twip, et le but est de lui donner à manger pour le faire avancer dans ses aventures. L’enfant découvrira pas à pas de nouveaux aliments, et le but à terme est d’éveiller sa curiosité gustative pour mettre fin à la « guerre des brocolis » !
Le module qui sortira prochainement se déroulera dans une cuisine, pour accentuer la dimension DIY (do it yourself) et amener l’enfant à toucher directement les aliments. La start-up CTropFood propose de télécharger l’application gratuite, sur un modèle Freemium. Au niveau business, le but sera de vendre cette plateforme ludique aux industriels de l’agroalimentaire notamment.
Prochain RDV Digital Food Club : jeudi 9 mars. Venez nombreux ! 😉
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